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dimanche 17 octobre 2010

[Armoriaux] Armorial Général de France, dit d'Hozier (XVIIe/XVIIIe siècle)



Composition 

Cet armorial, bien que n'étant pas parfait, se révèle être une source majeure concernant l'héraldique française. Les manuscrits conservés aux Archives Nationales se composent de 34 volumes contenants les 60.000 noms, qualités des demandeurs, et les descriptions des blasons ; et 35 volumes contenants les armoiries dessinées et colorisées.



Malheureusement, outre le fait que seuls les volumes comprenants les blasons dessinés soient consultables, le classement choisi dans ces volumes n'est pas l'ordre alphabétique mais l'ordre d'enregistrement, ce qui rend les recherches très fastidieuses. Cependant, au cours du XIXe siècle principalement, de nombreux érudits ont "décortiqués" certains de ces registres, et ont édité des armoriaux basés sur les volumes originaux contenants les descriptions des blasons, en ajoutant la plupart du temps une table alphabétique. Le problème qui se pose alors est que toutes les Provinces ne sont pas concernées, et que ces ouvrages sont parfois très difficiles à trouver. Vous pourrez néanmoins en trouver quelques un sur Google Books et Gallica par exemple.

M. de La Roche-Lambert-Mions a édité sous forme de fascicules au tout début du XXe siècle, la quasi totalité de l'Armorial Général, que l'on peut consulter sur le site de la Bibliothèque Nationale. Là encore, pas de classement alphabétique mais les descriptions des blasons (blasonnements) sont là.

Enfin, il existe un "indicateur du Grand Armorial Général de France" édité au XIXe siècle par Louis Paris, qui contient l'ensemble des noms (et les provinces dans lesquels ils apparaissent) contenus dans les 34 volumes de l'Armorial Général par ordre alphabétique. Cependant, ce classement alphabétique donne des indication sur les emplacements des blasons dans les 34 volumes consultables aux Archives Nationales mais pas encore en ligne... Il vous permettra malgré tout de savoir si le nom recherché y figure.


Un peu d'histoire

Etabli sur une période de 13 ans (de 1696 à 1709), cet armorial qui prit le prétexte de soumettre le port d'armoiries à une taxe, n'avait en fait d'autre but que de renflouer les caisses de l'Etat. Preuve en est, l'Edit de Louis XIV précise que cette obligation d'enregistrer son blason dans l'Armorial s'étendait non seulement à "tous les officiers de la Maison Royale et des Maisons des Princes et des Princesses du sang, à ceux de l'épée, de robe, de finance et des villes, aux ecclésiastiques et gens du clergé, aux bourgeois des villes franches et autres qui jouissaient, à cause de leurs charges, estats et emplois, de quelques exemptions et droits publics", mais encore aux "domaines, provinces, bourgs, terres, compagnies, corps ou communautés". On comprend donc qu'outre les personnes physiques, les personnes morales avaient elles aussi la possibilité de posséder un blason.

Mais l'Edit va plus loin puisqu'il précise que "pour ne pas priver de cette marque d'honneur nos autres sujets qui possèdent des fiefs et terres nobles, les personnes de lettres et autres qui, par la noblesse de leur profession et de leur art, ou par leur mérite personnel, tiennent un rang d'honneur et de distinction dans nos estats et dans leur corps, compagnies et communautés, et généralement tous ceux qui se seront signalés à nostre service dans nos armées, négociations et autres employs remarquables". En résumé, cela signifie tout simplement que tous ceux qui étaient en mesure de pouvoir payer la taxe de 20 livres (pour un particulier) pouvaient, et devaient faire enregistrer leur blason. (20 livres correspondait à peu près à 20 journées de travail pour un manouvrier).

Bien entendu, tout le monde n'avait pas de blason. Qu'à cela ne tienne ! Les commissaires chargés de récolter l'impôt se chargeaient de faire réaliser des blasons "au kilomètre" qui étaient imposés d'office, juste pour faire payer la taxe. C'est pour cela que l'on trouve parfois dans certains volumes de l'Armorial des séries de blasons quasiment identiques qui se suivent, ou des blasons parfois fort curieux...

Toutes les personnes (physiques ou morales) qui faisaient enregistrer leur blason dans l'Armorial, se voyaient remettre un brevet d'armoiries comportant les références d'enregistrement dans l'armorial, ainsi que le dessin du blason.


Conclusion

L'Armorial Général de France reste la source la plus importante concernant l'héraldique en France malgré ses approximations et ses blasons imposés d'office. De plus, il confirme le fait que même sous l'Ancien Régime, tous le monde pouvait porter un blason sans restriction de caste sociale puisque l'Edit précise que les brevet d'armoiries délivrés "ne pourraient en aucun cas être tirés à conséquence pour preuve de noblesse".

6 commentaires:

  1. Bonsoir,

    Le véritable intérêt de cet armorial, comme le fit remarquer judicieusement Henry Bourde de la Rougerie en 1930, est bien plus qu'héraldique. En effet, pour les armoiries, il n'est valable que pour les familles nobles, la faute aux rabatteurs un peu trop zélés d'Adrien Vannier qui ont presque tout fait pour rentrer dans leurs frais. Il est aussi inégal suivant les provinces, certaines élites étant réticentes à payer pour ce qu'elles possédaient depuis "des temps immémoriaux", d'autres au contraire montrant l'exemple et se présentant spontanément aux commissaires.

    Son réel intérêt historique est qu'il représente un exceptionnel répertoire de tous les notables, gentilshommes et bourgeois, de la France de la fin du XVIIe siècle. Un document unique sur l'état de la société française de cette époque. C'est en quelque sorte l'ancêtre des annuaires tels que le Bottin Mondain, le High-Life ou le Who's Who. Aujourd'hui, je pense que cet armorial est sur-considéré sur sa valeur héraldique et sous-estimé sur ce qu'il peut apporter à la prosopographie des élites surtout bourgeoises.

    A noter que les éditions du XIXe siècle sont inégales suivant les provinces, les moins bonnes étant celles qui ont "trié" les notices par ordre alphabétique. Pour les autres, l'expérience montre que les index qui ont été faits et qui les accompagnent (heureusement) ne sont pas toujours complets. Pour la Bretagne, l'édition de Chassin du Guerny (1930) fait partie des meilleures.

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  2. Pour rebondir sur ton propos concernant la réticence des élites a payer cette taxe, j'ajouterai que d'Hozier avait publié un complément contenant près de 8000 familles nobles qui n'étaient pas présentes dans l'armorial.

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  3. Précisons cependant que le but fiscal de ces enregistrements fut rempli. Malgré les multiples remaniements et refus de payer, les 5,833.333 livres, 13 sols et 4 deniers initialement calculés rentrèrent dans les caisses du Royaume.

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  4. bonjour j'ai un brevet sur parchemin n° 94 de 1698 ; quelqu'un peut-il me dire à quoi il correspond car l'encre est peu lisible ; j'arrive juste à lire NICOLAS M.....X (peut être macloux) l' ECUYER, SEIGNEUR DU LIEU DE M....GNAC (peut être margnac) ; le blason est d'OR A DEUX ETOILES DE GUEULE A 5 RAIES SURMONTANT UN MACLE DE GUEULE. malgré mes recherches, je n'arrive pas à nommer ni situer cette seigneurie. Merci de votre aide, Michel

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    1. Bonjour, il s'agit de la famille MADOU en Languedoc, seigneur de Margnac : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1114681/f554.image

      Cordialement
      JP Fernon

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