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mardi 26 octobre 2010

[Héraldiste] Daniel de Bruin


Héraldiste de grand talent, Daniel de Bruin nous a quitté subitement le 19 octobre 2010. Sa disparition est une grande perte pour le monde héraldique car son travail était reconnu dans le monde entier.

Né en Hollande en 1950, Daniel de Bruin fut dans un premier temps collectionneur passionné de manuscrits héraldiques et d'ex-libris armoriés. Peu à peu, sa passion l'amena a concevoir lui-même ses ex-libris, et il créa son propre style mariant harmonieusement tradition et modernité. Il exposa au 4 coins du monde et sa renommée ne fera que croître depuis les années 80.

http://www.heraldicermine.com/

Requiescat In Pace


lundi 25 octobre 2010

L'origine de l'héraldique

La question des origines de l'héraldique a longtemps fait débat, mais aujourd'hui, tout le monde s'accorde à peu près pour considérer que l'apparition des armoiries est à mettre en relation avec l'évolution de l'armement militaire défensif. En effet, avec l'apparition des heaumes et des armures de plus en plus imposantes, il devenait quasiment impossible d'identifier les protagonistes sur un champ de bataille. Un des exemples souvent cité, est celui de la tapisserie de la Reine Mathilde (appelée aussi tapisserie de Bayeux) sur laquelle on voit Guillaume Le Conquérent contraint à relevé son heaume afin de se faire reconnaître par ses hommes, et leur prouver qu'il n'est pas mort.




On voit donc qu'au XIe siècle, le système héraldique n'existait pas encore. Par contre, la tapisserie nous montre quelques exemples de symboles pré-héraldiques peints sur les boucliers des combattants. Ces symboles ne sont pas encore des blasons a proprement parlé puisqu'ils n'appartiennent pas à une personne en particulier, mais sont plus a rapprocher des animaux totémiques, sensés intimider l'adversaire.



L'héraldique est donc l'héritière de plusieurs systèmes symboliques qui ont été codifiés afin que chacun puisse adopter un signe distinctif personnel facilement identifiable dans la mêlée des combats. Bien qu'il soit impossible de dater précisément l'apparition de l'héraldique, on estime qu'elle est apparue dans le premier quart du XIIe siècle. L'étude des sceaux qui est complémentaire à l'héraldique, montre bien qu'avant cette période il n'y avait pas de trace tangible. Le premier sceau qui est généralement considère comme véritablement armorié est celui du sénéchal de France Raoul Ier de Vermandois vers 1135, sur lequel on voit le gonfanon échiqueté de la Maison de Vermandois.



Ces signes qui furent dans un premier temps très simples (bandes, croix, sautoirs, pals, animal seul,...), se complexifièrent avec le temps et rapidement, ces signes distinctifs personnels devinrent héréditaires.

Ce qui pose encore beaucoup de questions, est la codification de l'héraldique. Pourquoi un nombre limité de couleurs ? Pourquoi intedire la superposition des émaux, métaux et fourrures ? Pourquoi imposer certains emplacements ? Il semble que l'héraldique découle d'anciens systèmes symboliques codifiés qui existaient déjà et dont nous n'avons malheureusement aucune trace. Exactemement comme les logotypes d'aujourd'hui qui sont les lointains héritiers du système héraldique (observez les logos de grandes marques qui respectent la pluspart du temps la règle d'alternance des couleurs).

Quid de la transmission classique des armoiries et des brisures

Dès la seconde moitié du XIIe siècle, les blasons qui furent dans un premier temps individuels, devinrent héréditaires. Dès lors, ils se muèrent en signes distinctifs de groupes et non plus d'individus isolés.

Le cas classique
Le système de transmission des armoiries est quasiment identique à celui des noms de famille puisque seuls les hommes ont la capacité de transmettre leur blason. Les femmes quant à elles doivent user du blason de leur père jusqu'à leur mariage, puis prendre généralement celui de leur époux sans jamais pouvoir transmettre leur blason aux enfants. Mais cet état de fait qui concerne la majorité des blasons comporte des exceptions qui seront traitées dans un autre article.

Les Brisures
Dans le système de transmission agnatique (par les hommes), a été mis en place dès la fin du XIIe siècle ce que l'on appel les "brisures". En effet, on distingue les armes dites "pleines", qui sont les armoiries originelles transmises de fils aîné en fils aîné sans aucune modification, et les armes dites "brisées" qui sont celles des cadets. Une brisure est une modification aportée aux armes pleines afin de les distinguer de celles-ci, tout en gardant des ressemblances suffisantes.
En France il n'y a pas de règles pour les brisures comme c'est parfois le cas à l'Etranger. On trouve donc de multiples façon de briser des armes pleines :
·         Changement d'émail, de métal, ou de fourrure du champ ou des pièces
·         Changement de position des pièces
·         Supression d'une pièce
·         Addition d'une pièce (90% des cas en France)
·         Diminution du nombre de pièces
·         Augmentation du nombre de pièces
·         Changement de forme d'une pièce
·         L'écartelure avec d'autres armes

L'exemple type du système de brisures est celui de la Maison Royale de Bourbon dont les multiples branches ont toutes pour base l'écu dit "de France" qui est "d'azur, à trois fleurs de lys d'or". Voici 4 branches (il en existe beaucoup d'autres) :


Ce système de brisure est loin d'avoir été appliqué systématiquement, et ce qui vaut en théorie n'est pas forcément ce qui a été dans la pratique. De plus, ce système comporte des limites facilement compréhensibles puisqu'un cadet devenant lui-même l'aîné de sa branche, si il avait plusieurs fils, les cadets devaient à leur tour briser les armes de leur père (donc "sur-briser" les armes originelles), et ainsi de suite. Ce qui aurait inévitablement conduit à des blasons n'ayant plus aucune ressemblance avec les armes originelles après quelques générations. En outre, rien n'obligeait un cadet a briser les armes paternelles avec l'ajout d'une figure, et il arrivait parfois que ceux-ci adoptent un blason nouveau qui n'avait donc aucun lien apparent avec celui de la branche aînée. D'où les identifications d'armoiries inconnues parfois difficiles, et les raccordements généalogiques hasardeux...

mardi 19 octobre 2010

[Lien] Forum "Le Temps des Hérauts"


Créé en 2006 par Romuald Arnould dit "de Vaisneau", le Temps des Hérauts est un des rares forum consacré exclusivement à l'héraldique. Il est d'ailleurs à ma connaissance, le seul a traiter de tous les aspects de cette science (technique, historique, bibliographique, ...) avec plus d'un millier de sujets ouverts à ce jour. Dans une ambiance courtoise, et pour ne rien gâcher, avec des intervenants de qualité toujours prêts à aider le cherchant (près de 300 membres inscrits), toutes vos questions relatives à l'héraldique devraient trouver leur réponse sur ce forum.

http://heraldique.virtuaboard.com/

[Héraldiste] Laurent Granier



Peintre Héraldiste depuis une quinzaine d'années, Laurent Granier est situé à Lyon. Outre de nombreuses expositions d'importance, il participe activement à la vie de l'art héraldique, notamment au sein de la Société Française d'Héraldique et de Sigillographie.

Il compte également parmi ses références des clients prestigieux, et des instances officielles que vous pourrez découvrir sur son site internet. De plus, il est devenur en 2006, un des peintres officiels du "Vlaamse Heraldische Raad" (Conseil Héraldique Flamand).

Vous pourre découvrir sur son site internet (qui va bientôt évoluer) une galerie montrant un aperçu de son travail, ses références, des conseils pratiques, et toutes les informations nécessaires pour le contacter.

http://www.laurentgranier.com/


dimanche 17 octobre 2010

[Armoriaux] Armorial Général de France, dit d'Hozier (XVIIe/XVIIIe siècle)



Composition 

Cet armorial, bien que n'étant pas parfait, se révèle être une source majeure concernant l'héraldique française. Les manuscrits conservés aux Archives Nationales se composent de 34 volumes contenants les 60.000 noms, qualités des demandeurs, et les descriptions des blasons ; et 35 volumes contenants les armoiries dessinées et colorisées.



Malheureusement, outre le fait que seuls les volumes comprenants les blasons dessinés soient consultables, le classement choisi dans ces volumes n'est pas l'ordre alphabétique mais l'ordre d'enregistrement, ce qui rend les recherches très fastidieuses. Cependant, au cours du XIXe siècle principalement, de nombreux érudits ont "décortiqués" certains de ces registres, et ont édité des armoriaux basés sur les volumes originaux contenants les descriptions des blasons, en ajoutant la plupart du temps une table alphabétique. Le problème qui se pose alors est que toutes les Provinces ne sont pas concernées, et que ces ouvrages sont parfois très difficiles à trouver. Vous pourrez néanmoins en trouver quelques un sur Google Books et Gallica par exemple.

M. de La Roche-Lambert-Mions a édité sous forme de fascicules au tout début du XXe siècle, la quasi totalité de l'Armorial Général, que l'on peut consulter sur le site de la Bibliothèque Nationale. Là encore, pas de classement alphabétique mais les descriptions des blasons (blasonnements) sont là.

Enfin, il existe un "indicateur du Grand Armorial Général de France" édité au XIXe siècle par Louis Paris, qui contient l'ensemble des noms (et les provinces dans lesquels ils apparaissent) contenus dans les 34 volumes de l'Armorial Général par ordre alphabétique. Cependant, ce classement alphabétique donne des indication sur les emplacements des blasons dans les 34 volumes consultables aux Archives Nationales mais pas encore en ligne... Il vous permettra malgré tout de savoir si le nom recherché y figure.


Un peu d'histoire

Etabli sur une période de 13 ans (de 1696 à 1709), cet armorial qui prit le prétexte de soumettre le port d'armoiries à une taxe, n'avait en fait d'autre but que de renflouer les caisses de l'Etat. Preuve en est, l'Edit de Louis XIV précise que cette obligation d'enregistrer son blason dans l'Armorial s'étendait non seulement à "tous les officiers de la Maison Royale et des Maisons des Princes et des Princesses du sang, à ceux de l'épée, de robe, de finance et des villes, aux ecclésiastiques et gens du clergé, aux bourgeois des villes franches et autres qui jouissaient, à cause de leurs charges, estats et emplois, de quelques exemptions et droits publics", mais encore aux "domaines, provinces, bourgs, terres, compagnies, corps ou communautés". On comprend donc qu'outre les personnes physiques, les personnes morales avaient elles aussi la possibilité de posséder un blason.

Mais l'Edit va plus loin puisqu'il précise que "pour ne pas priver de cette marque d'honneur nos autres sujets qui possèdent des fiefs et terres nobles, les personnes de lettres et autres qui, par la noblesse de leur profession et de leur art, ou par leur mérite personnel, tiennent un rang d'honneur et de distinction dans nos estats et dans leur corps, compagnies et communautés, et généralement tous ceux qui se seront signalés à nostre service dans nos armées, négociations et autres employs remarquables". En résumé, cela signifie tout simplement que tous ceux qui étaient en mesure de pouvoir payer la taxe de 20 livres (pour un particulier) pouvaient, et devaient faire enregistrer leur blason. (20 livres correspondait à peu près à 20 journées de travail pour un manouvrier).

Bien entendu, tout le monde n'avait pas de blason. Qu'à cela ne tienne ! Les commissaires chargés de récolter l'impôt se chargeaient de faire réaliser des blasons "au kilomètre" qui étaient imposés d'office, juste pour faire payer la taxe. C'est pour cela que l'on trouve parfois dans certains volumes de l'Armorial des séries de blasons quasiment identiques qui se suivent, ou des blasons parfois fort curieux...

Toutes les personnes (physiques ou morales) qui faisaient enregistrer leur blason dans l'Armorial, se voyaient remettre un brevet d'armoiries comportant les références d'enregistrement dans l'armorial, ainsi que le dessin du blason.


Conclusion

L'Armorial Général de France reste la source la plus importante concernant l'héraldique en France malgré ses approximations et ses blasons imposés d'office. De plus, il confirme le fait que même sous l'Ancien Régime, tous le monde pouvait porter un blason sans restriction de caste sociale puisque l'Edit précise que les brevet d'armoiries délivrés "ne pourraient en aucun cas être tirés à conséquence pour preuve de noblesse".

samedi 16 octobre 2010

[Bibliographie] Traité d'Héraldique (Michel Pastoureau)

Encore un ouvrage de référence indispensable pour tous les passionnés d'héraldique, le Traité d'Héraldique de Michel Pastoureau a été édité pour la première fois en 1979. Il a été depuis réédité par les éditions Picard et augmenté pour l'occasion par son auteur. Je vous conseille donc l'acquisition de cette seconde édition.



Les multiples aspects de l'héraldique qui sont abordés dans cette ouvrage feront que vous n'aurez de cesse de revenir y puiser des informations. Voici les chapitres abordés :

Livre 1 : les armoiries
  • L'origine et l'appartition des armoiries
  • L'adoption des armoiries par l'ensemble de la population médiévale v.1180-v1320)
  • Le temps des hérauts d'armes (v.1320-v.1560)
  • Les armoiries modernes (XVIe-XXe siècle)

Livre 2 : Le blason
  • L'écu
  • Les couleurs
  • Les figures
  • La composition héraldique et la langue du blason
  • Les ornements extérieurs et l'emblématique para-héraldique

Livre 3 : L'héraldique
  • La connaissance et l'étude des armoiries médiévales : les sources et leur utilisation
  • La connaissance et l'étude des armoiries médiévales : l'héraldique au service de l'archéologue et de l'historien
  • La connaissance et l'étude des armoiries modernes

Livre 4 : Quinze ans de recherches héraldiques

Bibliographie

Ce dernier chapitre concernant la bibliographie est très complet puisqu'il référence pas moins de 449 publications relatives à l'héraldique.

Le seul bémole sera pour l'iconographie qui, pour la majorité, est en noire et blanc. Mise à part cela je vous le recommande chaudement.

Quid de la lecture d'un blason : le blasonnement

Un blason est composé d'éléments superposés qui doivent être décrits dans un ordre précis (la syntaxe du blasonnement) :
  • Le champ (fond de l'écu)
  • La figure principale
  • Les partitions
  • Les figures secondaires 

Voici un exemple simple dont la description en termes héraldiques est "d'or, à la bande de gueules chargée de 3 étoiles d'argent" :


Suivant la syntaxe héraldique on a donc d'abord décrit le champ de l'écu qui est de couleur or, ensuite la partition qui est une bande de gueules, et enfin les figures qui sont sur la bande : les 3 étoiles d'argent.


Voici un second exemple dont la description héraldique est : "de sinople, au cerf d'argent, au chef d'or chargé d'un croissant de gueules" :


On a donc décrit le champ qui est de sinople (vert), puis la figure principale : le cerf d'argent, ensuite la partition qui est un chef de couleur or, et enfin la figure secondaire qui est posée sur le chef : le croissant de gueules.

Bien évidemement, plus le blason est complexe, et plus la description l'est aussi. Mais cette notion de base concernant la syntaxe héraldique est très importante pour pouvoir apréhender les notions plus complexes qui suivront.

[Bibliographie] Le Grand Livre de l'Héraldique

Publié en 1976, le Grand Livre de l'Héraldique du Dr Ottfried Neubecker (1908-1992) reste une des référence que tout passionné d'héraldique se doit de posséder.



Bien que généraliste et plutôt tourné vers l'Allemagne et l'Europe de l'Est, cet ouvrage est très riche du point de vue du contenu (288 pages) car il survole quasiment tous les aspects de l'héraldique :
  • Le héraut
  • La langue du blason
  • L'écu d'armes
  • Les figures
  • Le heaume et le cimier
  • La couronne
  • Les ornements extérieurs
  • Les usages héraldiques
  • L'utilisation des armoiries
  • Les armoriaux du Moyen-Age
  • Bibliographie
Voici le pitch de la 4e de couverture :

Ce grand livre raconte la naissance et le développement des armoiries depuis le Moyen-Age. Il explique leur fonction, leur sens, leur langue savoureuse au charme incomparable. Il nous permettra de lire les blasons et à travers eux de revivre l'histoire des siècles passés. Cette histoire que les armoiries de nos églises et de nos châteaux, de nos abbayes et de nos monuments, de nos meubles et de nos objets d'art ne cessent de nous raconter. Enfin, ce livre guidera ceux qui voudront se choisir un blason ou qui seront appelés à créer des insignes, des fanions ou des armoiries.

Pour ne rien gâcher, il contient également une riche iconographie



Malheureusement, cet ouvrage n'est plus réédité, et il vous faudra le trouver dans une librairie d'occasion. ATTENTION car les prix sont très fluctuants et peuvent aller du simple au quadruple !

vendredi 15 octobre 2010

Quid de l'écu

La forme de l'écu.

En règle générale, un blason est représentée sous la forme d'un écu qui symbolise le bouclier qui était utilisé par les hommes d'arme. La forme de cet écu a évolué au fil du temps suivant l'évolution de l'équipement militaire, et les modes. Dans son ouvrage "Le grand livre de l'héraldique", le Dr Neubecker rescence pas moins de 19 formes d'écus différentes pour la France depuis le XIIe siècle :



Certains pays utilisent également des formes plus ou moins spécifiques mais il ne faut jamais le prendre pour argent comptant et croire que tous les blasons d'un seul et même pays sont représentés sous cette forme. Idem pour la forme de losange attribuée aux dames et demoiselles qui, même elle est respectée en règle général, peut avoir été utilisée par des hommes.


Partez du principe que l'écu n'est qu'un support pour représenter le blason, et que l'important est ce qu'il contient.


Les différentes parties de l'écu.

L'écu est divisé en 9 parties qui ont chacunes un nom. Cette division de l'écu fut mise en place afin de décrire avec précision l'emplacement des figures au sein de l'écu. Les voici :



Là encore, les termes utilisés peuvent paraître barbares mais ils sont très logiques :
  • Dextre, du latin "dextra" qui signifie tout simplement "ce qui est du côté droit".
  • Sénestre, du latin "senester" qui est l'antonyme de dextre, et signifie "ce qui est du côté gauche".
  • Chef, du latin "caput" qui désigne la tête, et donc le haut de l'écu.
  • Pointe, qui désigne le bout ou l'extrémité de l'écu.
  • Coeur et Abîme sont 2 termes désignants tous deux le même endroit : le centre de l'écu.

Une notion très importante en héraldique est de prendre conscience que l'écu que l'on a en face de soi est à l'envers, comme si l'on se voyait dans un mirroir. Notre droite devient la gauche de l'écu, et inversement.

Quid des couleurs en héraldique

Quelles sont les couleurs utilisées en héraldique ?

En héraldique française, on n'utilise que 9 couleurs qui portent chacunes un nom bien particulier :




A ces 9 couleurs, on pourrait ajouté la couleur "chair", qui est utilisée lorsque les parties du corps humain sont représentées, et le terme "au naturel", qui consiste (comme son nom l'indique) a représenter la figure comme elle est en réalité.


Ces 9 couleurs sont réparties en 3 catégories :
  • les émaux (azur, gueules, sinople, sable)
  • les métaux (or, argent)
  • les fourrures (hermine, vair)
 Le Pourpre est une couleur à part qui n'appartient à aucune catégorie.



Que signifient ces noms étranges qui, pour le néophyte, semblent bien hermétiques ?

L'Azur provient de l'arabe "lazurd" qui signifie tout simplement "bleu". On retrouve ce terme en espagnol (azul) et en italien (azzuro).

Le Gueules serait dérivé du latin "gulae" qui désignait la gueules des animaux. Cette étymologie est parfois contestée mais c'est la plus largement acceptée.

Le Sinople a quant à lui une origine assez étrange, car ce mot serait un dérivé de "Sinope", qui est le nom d'une ville turque où la terre était ocre. Ce terme désignait donc à l'origine la couleur rouge mais qui, pour une raison inconnue, a été utilisé pour désigné la couleur verte au cours du XIIIe siècle. Il est possible que le fait d'utiliser le terme "vert" portait à confusion avec la fourrure "vair".

Le Sable a lui aussi une étymologie contestée, mais l'explication la plus souvent donnée est que ce terme proviendrait du sable de forge dont les peintres se servaient comme pigment noir.

Le Pourpre est une couleur relativement rare qui provient tout simplement du fait que les pigments utilisés pour représenté l'argent dans le passé viraient au violet avec le temps.

L'Or et l'Argent ne nécéssitent pas d'explication particulière.

L'Hermine est la fourrure de l'animal du même nom dont l'assemblage des peaux mettaient en évidence leur bout de queue noire. Le mot "hermine" provient du latin "mus arminius" qui signifie "rat d'Arménie" puisque c'est avec l'Arménie que se faisait le commerce de la peau d'hermine.

Le Vair est également une fourrure, celle d'un petit écureuil nordique. Ce nom provient du latin "varius" signifiant "bigarré" car la fourrure avait 2 couleurs. Ce terme est encore employé de nos jours pour désigner des yeux n'ayant pas la même couleur : des yeux "vairon".


La règle de base : l'Alternance des couleurs

Une des règles de base en héraldique est d'alterner les catégories de couleurs. C'est à dire que l'on ne peut mettre 2 couleurs appartenants à la même catégorie l'une sur l'autre. Exemple :


Si on choisi d'utiliser un écu de gueules (catégorie des émaux), on ne pourra y mettre qu'une figure de métal (ici un lion d'or) ou de fourrure. Si l'écu avait été d'argent (catégorie des métaux), la figure aurait du être en émail ou en fourrure.

Bien évidemment c'est l'exception qui fait la règle comme toujours, et il vous arrivera peut-être de trouver un blason qui ne respecte pas cette règle élémentaire. Ces blasons sont dit "à enquerre", qui signifie tout simplement que sous l'Ancien Régime, le porteur du blason qui ne respectait pas la règle d'alternance des couleurs devait s'enquérir auprès des hérauts d'armes, de la raison pour laquelle la règle n'avait pas été respectée. Le plus célèbre de ces blasons "à enquerre" est celui du Royaume de Jérusalem :



Je crois avoir fait le tour de la question en ce qui concerne les couleurs mais si vous avez des questions, n'hésitez pas.
Bienvenu sur ce modeste blog entièrement dédié à l'héraldique.

Je rédigerai des articles relatifs aux règles qui régissent cet art (ou science) afin que vous puissiez mieux comprendre la conception d'un blason. D'autres articles seront consacrés à l'histoire d'un blason en particulier ou de l'héraldique dans son ensemble. Si vous avez des questions, n'hésitez pas à laissez vos commentaires.